Dès les premières lignes, nous sommes frappés par l’habileté de l’auteur à jongler avec plusieurs thèmes tout en gardant une grande cohérence narrative. L’univers de Gigi, à première vue léger et fantaisiste, explore en réalité des réflexions complexes sur la société, le tout à travers une plume aussi humoristique que subtile. Loin des clichés, William Maurer réussit à créer un monde à la fois farfelu et réfléchi.
Un univers décalé qui surprend
Au cœur de ce livre en plein Paris, on retrouve Gigi, une jeune fille vive d’esprit, qui se distingue par sa capacité à voir au-delà des apparences. Contrairement aux enfants souvent représentés de manière simpliste, Gigi évolue dans un monde où chaque détail compte. Le cadre dans lequel elle grandit est une source de surprises constantes, et chaque personnage, aussi étrange soit-il, a un rôle clé dans sa découverte du monde. William Maurer dote ses animaux de la capacité de parler, ce qui permet à des personnages comme Mao le chat et Meredith le pigeon d’offrir des dialogues pleins de philosophie et d’humour. Ces créatures deviennent des symboles de sagesse, surpassant souvent les humains en intelligence et en perspicacité.
Le style d’écriture de William Maurer est léger, mais cela ne l’empêche pas d’aborder des sujets graves. Avec des dialogues dynamiques et un sens de l’absurde à la Lewis Carroll, l’auteur parvient à traiter de thèmes sérieux sans jamais alourdir le récit. Il joue avec les métaphores et détourne les stéréotypes pour offrir un regard neuf sur la condition humaine. Une lecture recommandée dès l’adolescence et même pour les plus grands. L’auteur vient d’ailleurs de dévoiler une version pièce de théâtre de l’ouvrage.